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MAGAZINE KIVU FOCUS : Quelle espérance pour un Congo en crise


Cinq décennies après l'indépendance, le Congo, contrairement à beaucoup d'autres pays d'Afrique, semble dans des nombreux cas, avoir accumulé plus des problèmes qu'il n'en a résolu.


Les déplacés au Nord-Kivu, à l'Est de la République Démocratique du Congo

Contrairement aux espérances dont nous nous bercions en secouant le joug colonial, ni notre situation sécuritaire, ni notre situation économique, ni notre éducation ni notre contexte socio-politique n'ont guère évolué vers des lendemains qui chantent, au contraire, des problèmes d'une grande complexité se sont accumulés et c'est lorsqu'on en voit partout les conséquences, sans percevoir la possibilité de les maitriser, qu'on parle de la crise.


Cette crise est-elle vraiment fatale?

Nous pensons que le moment est favorable pour engager des réflexions et trouver des pistes de solution pour un nouveau Congo, celui de nos rêve, un Congo plus grand plus fort et plus digne.

Le moment est à notre sens favorable pour une introspection honnête et rigoureuse, un dialogue franc avec nous-mêmes et une prise de conscience collective pour la refonte et le renouveau.


Quatre choses qui ne vont pas aider :


Albert Einstein disait (et nous pensons que c'est avec raison) que nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes les plus graves en ayant le même niveau de pensée que nous avions quand nous les avons rencontré pour la première fois. Et à Stephen R Covey d’ajouter : si nous persistons à faire la même chose et espérer que cette fois les résultats seront différents, nous ne faisons pas face à la réalité.


Voici 3 choses que nous ne devons pas faire en ce moment de crise :


Les appels aux prières et les demandes de prières.


C’est toujours notre premier secours en cas de crises, les pasteurs et leaders religieux appels à une solidarité de prière. 30 ans après nous ne pouvons pas continuer à préconiser cette approche pendant les crises et espérer que les choses vont simplement s’arranger. Ça n’a pas marché pendant 30 ans.


Nous ne remettons pas ici en cause la valeur de la prière ou l’existence de Dieu. Nous postulons juste que si nous avons prié pendant 30 ans et que la situation ne s’est pas améliorer, peut être que la réponse n’est pas (seulement) dans la prière, mais quelque part d’autre. Ne faisons pas de la prière une forteresse où nous nous cachons pour éviter la réalité et de faire face aux impératifs.


Crier à la communauté internationale

Si on regarde de plus près, il n’existe pas une telle chose comme la communauté internationale. Il existe les individus, les peuples, les nations, les états, l’organisation des nations unies, les entreprises. Et les rapports qu’entretiennent ces groupes sont tellement complexes qu’il est difficile de circonscrire précisément ce qu’on doit qualifier de communauté internationale.


Bien plus, il n’est pas toujours claire à quoi est-ce que nous faisons allusion quand nous parlons de la communauté internationale. Nous voulons dire l’ONU ou l’Humanité ? Nous avons en tête l’occident ou les organisations occidentales non gouvernementales ? Mais au-delà de ce qui nous parait comme une ambiguïté, mon point est simplement de dire qu’il n’est pas de la responsabilité de la communauté internationale, peu importe ce que vous voulez dire par là, de résoudre nos problèmes.


Quand quelqu’un vous propose son aide, cela ne vous dédouane pas de votre responsabilité de prendre votre vie et votre destin en mains.


Il faut se garder du cynisme er du fatalisme

La mort n’est pas préférable à la vie. Il est certes difficile de garder espoir dans des situations telles que les nôtres. Mais, nous ne connaissons aucun problème déjà résolu par une attitude cynique ou fataliste.


Ce qu’il faut faire

La vie nous rappelle dans la banalité du quotidien et la tetutesse de la réalité que nous ne pourrons jamais récolter ce que nous n’avons pas semé, encore si nous n’avons pas semé. Les lois naturelles de cause à effet sont toutes aussi vraies dans la nature que dans les rapports sociaux. Semond le vent et inévitablement nous allons récolter la tempête. Si nous ne sommes pas content de la récolte pourquoi ne pas changer la semence ?


Changer les principes qui gouvernent nos vies et notre gouvernance


La clef consiste à prendre conscience des lois de cause à effet qui gouverne notre univers. Si nous construisons sur des contre-principes de tribalisme, corruption, mensonge, haine, détournement, il ne serait alors pas surprenant de retrouver le pays dans l’état dans lequel il est aujourd'hui.


Qu'est-ce qui se passerait si, subitement, nous choisissons des principes contraires sur lesquels nous devons bâtir nos vies et notre système de gouvernance ? Comme l’intégrité, l’Amour, le service, le patriotisme ? Nous pensons que la clef est dans la semence que nous plantons et non pas dans les résultats que nous obtenons.


S’imposer comme nation



Cette histoire de communauté internationale est relativement récente à l’histoire de l’humanité. A l’époque de la civilisation grecque, Egyptienne ou Romaine, comment était les rapports entre nations ? Cette attitude de crier à la communauté internationale est une forme de victimisation lâche et nous devrions avoir honte.


A 60 ans, l'on n'amène pas tous tes problèmes à tes voisins pour qu’ils t’aident à les résoudre. Et nous devons être sérieux et cohérents avec nous-mêmes : quand nous avons des problèmes nous nous comportons comme des enfants en criant à l’aide un peu partout mais quand on commence à nous traiter comme des enfants que nous voulons rester, nous commençons à crier à l’ingérence et nous nous insurgons contre la politique extérieur de la France ou des USA.


Il n’existe pas de communautés internationales, il existe des états et les rapports (de force) entre eux.


Garder l’espoir pour l’avenir



Dans des moments des crises, il faut faire des choses contre intuitive. L’une d’elle est de croire et garder espoir. Mais d’où est-ce que nous trouvons de la foi de croire en un avenir meilleur ? Il existe plusieurs endroits où l’on peut puiser la force de croire dans un autre Congo. L’un de ces endroits c’est dans l’histoire même de notre pays. Il y a à peine 20 ans le monde entier pariait sur la disparition de Congo comme un seul pays, 20 ans après nous voici unit plus que jamais.


Les pères de l'indépendance ont combattu dans un contexte plus difficile et plus désespérant que le nôtre et ils ont le mérite d’avoir réussi à nous léguer un pays affranchi du joug de la colonisation. S’Ils l’ont fait, nous pouvons aussi le faire. Nous allons le faire.


Bonne chance, nous en avons tous besoin en ce moment.

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GUERRE A L'EST

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