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Parce qu’ils osent réinventer l’espace Kivu : BlackMan Bausi, l’Art et l’audace de se réinventer


Il y a dans la vie beaucoup de choses que nous ne pouvons pas choisir. Nos parents par exemple, et les circonstances de notre venue sur terre. Nous ne pouvons non plus choisir ce que les autres vont nous faire et toutes autres fortunes bonnes ou mauvaises qui viendront sur le chemin de notre existence.


Mais la manière dont nous réagissons à tout ce que la vie fait tomber sur nous fait la différence entre les champions et ceux qui n’y arrivent pas.

Néanmoins, quel que soit ce qui nous arrive, nous avons toujours le pouvoir de choisir notre réponse face aux épreuves de la vie. C’est en tout cas ce qu’exemplifie la vie même de BlackMan Bausi, Artiste, Activiste et Humanitaire.


Né d’un viol, BlackMan a grandi comme un enfant tabou. Il n’était pas question de parler de ses origines et toute la famille était embarrassée parce qu’après tout qui a le courage de dire à tout le monde que l’enfant était issue d’un viol ?


Dès son enfance BlackMan savait que son Père n’était pas là, et bien qu’il ait un désir ardent de vouloir en savoir un peu plus sur lui, il savait que ce genre de conversations n’était pas la bienvenue ni chez sa Mère ni chez ses oncles qui ne voulaient tout simplement pas aborder le sujet.



Par manque de réponse à ses questions, BlackMan s’était d’abord réfugié dans le calme et la solitude, il était devenu timide et introvertis mais avec le temps il a trouvé un moyen de s’exprimer au travers le Rap. C’était seulement en rappant dans la rue qu’il avait l’impression d’être compris et d’appartenir au monde.


Son enfance et son parcours scolaire n’avait rien de reluisant et rien de ce la vie lui a offert pendant les premières années de son existence ne lui prédisposait à avoir la notoriété et l’impact qu’il a aujourd’hui. Jetant un regard rétrospectif, BlackMan se souvient du moment où il devrait aller à l’école sans souliers et devrait se mettre des bandages au pied et faire semblant d’être blessé pour justifier le fait qu’il devait venir à l’école en babouche. Une des techniques de survie qu’il a développé et qui lui ont permis de sauver sa peau de temps en temps.


Sa vie a commencé à changer quand pour une fois, dans une Eglise, il a entendu qu’il avait un Père au Ciel qui l’aimait et qui avait des grands projets pour sa vie. Pendant toute sa vie, il était à la recherche de son père et il a rencontré un meilleur Père qui l’aime inconditionnellement, cette expérience l’a mis sur le chemin de la transformation personnelle et de guérison intérieure et l’a sauvé du danger de devenir un enfant de la rue.


Il a eu la chance de se produire en studio et sa composition a été plutôt bien accueillie par le public permettant ainsi de se construire une influence dans la ville de Goma.


Mais devenir une star n’est pas là l’objectif de BlackMan, il se demande constamment quel serait son héritage quand il faudra quitter cette terre, quel Congo aurait-il laissé derrière lui. Comment pourrait-il contribuer pour l’émergence d’un Congo meilleur ?


Contrairement à beaucoup des personnes populaires, BlackMan est une personne humble et profondément sensible aux besoins des gens autour de lui. En plus, Il n’est jamais satisfait des choses telles qu’elles sont.


Il veut toujours faire partie de la solution, faire partie de ceux qui auraient contribué à faire changer les choses. C’est alors, bien que déjà populaire à Goma et en RDC, et au risque de sa vie, qu'il décide de se lancer dans l’activisme politique au travers ses chansons et des marches pacifiques pour dénoncer la mauvaise gestion, les injustices sociales, l’insécurités, les guerres et différentes agressions que subie la RDC (activisme qui lui a valu un exil politique pendant plusieurs années).


En plus de ces actions comme activiste et Artiste, il commence la fondation BlackMan Bausi pour aider les enfants mal aimés de la société à trouver le pardon et la guérison intérieur du traumatisme par des enseignement sur le leadership transformationnel, la pensée critique, la thérapie par l’Art (rap, slam pour s’exprimer et guérir), et la santé mentale, fondation grâce à laquelle des milliers de vies qu’ils s’agissent des aveugles, des déplacés internes, des femmes enceintes, des enfants de la ru, ont été guéries de leur traumatisme et ont trouvé le chemin de pardon.


BlackMan est de ceux qui tendent la main pour toucher avec amour et compassion. Pendant la dernière agression du M23, l’infatigable BlackMan s’est précipité pour donner une main de secours à des centaines des femmes enceintes qui ont fuis les guerres à Rutshuru.

Alors que les membres de sa famille et quelques amis essayaient de le dissuader d’aller dans des zones où il y a l’insécurité, sa réponse était catégorique, comment puis-je rester dans mon confort alors que là dehors, nos mères et les vies qu’elles portent sont en danger de mort réel ? Comment pourrais-je me regarder dans le miroir chacun matin tout en sachant que les autres souffrent ? Ma vie vaut-elle plus que la leur ? Je dois faire quelque chose, nous devons faire quelque chose.

Le désir de BlackMan de vouloir aider est insatiable, il rêve déjà commencer le BlackMan Bausi production, un studio qui vise à donner les moyens de s’exprimer à tous ces enfants incroyablement talentueux à qui le monde à refuser leur droit humain le plus fondamental : le droit de s’exprimer. Exprimer leur rêves, leurs talents, leurs peurs, leurs joies

Bien que ce récit soit un survol, la vie de BlackMan Bausi est un rappel que quel que soit notre passé et les difficultés sur notre parcours, non seulement il est possible de réaliser ses rêves mais aussi et surtout, nous pouvons tous contribuer à faire du Congo un pays plus humain et plus digne en portant l’attention sur notre prochain par un service généreux.


À titre tout à fait personnel, BlackMan est une grande source inspiration, j’espère qu’il le sera pour vous aussi.

Un autre Congo, c’est possible à condition que vous aussi vous puissiez commencer à réinventer le pays là où vous êtes maintenant.


Bonne chance.

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GUERRE A L'EST

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