L'Ituri est depuis 2015 une province de la république démocratique du Congo à la suite de l'éclatement de la Province orientale. L'Ituri a comme chef-lieu Bunia, L'Ituri a une superficie de 65 658 km2 et est situé sur le versant occidental du lac Albert. Il possède des frontières avec l’Ouganda et le Soudan du Sud. Il comprend cinq territoires administratifs, qui sont : Aru (6 740 km2), Djugu (8 184 km2), Irumu (8 730 km2), Mahagi (5 221 km2) et Mambasa (36 783 km2).
L’Ituri est en proie à un conflit interethnique depuis 1999 qui a fait plus de 50 000 morts et 500 000 déplacés. Parmi les organisations rebelles, on peut citer le groupe rebelle CODECO et les ADF.
Les Allied Democratic Forces (ADF ou ADF-Nalu), en français « Forces démocratiques alliées », sont un groupe armé ougandais regroupant des mouvements d'opposition au président Yoweri Museveni fondé en 1995. L'organisation s'est depuis lors déplacée en République démocratique du Congo. Essentiellement composé d'islamistes du mouvement tabligh, l'ADF-Nalu est dirigé de 2007 à son arrestation en 2015 par Jamil Mukulu, un chrétien converti à l'islam, puis par Musa Seka Baluku.
Les ADF sont affiliées à l'organisation État islamique depuis 2017. En mars 2021, le département d'État des États-Unis déclare que les ADF et l'État islamique en Afrique centrale sont une même structure et donc que les ADF sont un groupe affilié à l'État islamique. Cette désignation entraîne le blocage des avoirs aux États-Unis des membres des ADF et de possibles sanctions contre toute personne ou entité ayant des relations avec les ADF.Le bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l'homme en RDC recense, pour l'année 2021, au moins 1 311 personnes tuées par les ADF.
Par ailleurs, La Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) est une faction armée de la République démocratique du Congo active dans le conflit d'Ituri, composée de la communauté Lendu (l’un des groupes ethniques de la région)
En 2003, l'ONG Human Rights Watch décrit l'Ituri comme « le coin le plus sanglant du Congo ». C'est dans ce contexte que survient la campagne militaire « Effacer le tableau », au cours de laquelle de nombreuses atrocités sont commises contre les civils d'après la Mission des Nations unies au Congo-Kinshasa.
Située au nord-est du pays, elle est limitrophe de trois provinces rd-congolaises, de deux régions ougandaises et d'une province Sud-Soudanaise. L’Ituri est une région de haut plateau (800-2000 mètres) qui possède une grande forêt tropicale mais aussi des paysages de savane. Le district possède une faune rare (Okapi...). Pour ce qui est de la flore, on y trouve des arbres Mangungu, avec les feuilles desquels les pygmées Mbuti construisent leur maison.
La forêt équatoriale de l'Ituri (ou de l'Aruwimi) se trouve en Ituri, au nord-est de la république démocratique du Congo. La forêt de l'Ituri occupe une superficie d'environ 63 000 kilomètres carrés, et se situe entre 0° et 3°N et 27° et 30° E. L'altitude la forêt est étalée de 700 m à 1 000 m. La température moyenne est de 31 °C (88 °F) et l'humidité moyenne de 85 % (Wilkie 1987)7. Environ 20 % de la forêt équatoriale est constituée de la Réserve de faune à okapis, inscrite sur la liste du patrimoine mondial UNESCO. La forêt héberge également les pygmées Mbuti, un des nombreux peuples de chasseurs-cueilleurs vivant dans la forêt du bassin du Congo, caractérisés par leur petite taille (en moyenne moins d'un mètre cinquante). Ils furent l'objet d'une étude de Colin Turnbull, The Forest People, en 1962.
La forêt de l'Ituri fut traversée pour la première fois par un européen en 1887, Henry Morton Stanley, au cours de l'expédition de secours à Emin Pasha.
Au aujourd’hui l’Ituri est devenu un camp de bataille pour les rebelles ADF et les miliciens CODECO. Plusieurs personnes sont tuées chaque mois par ces groupes rebelles. Le président de la République, Félix Tshisekedi avait instauré un état de siège dans la province de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Un an après qu’il a été proclamé dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), l’état de siège, qui a résulté dans le transfert de tous les pouvoirs civils à l’armée et à la police, n’a pas réussi à atteindre l’objectif déclaré d’améliorer au plus vite la situation sécuritaire. Les autorités militaires ont au contraire utilisé leurs pouvoirs exceptionnels pour porter encore plus atteinte aux droits des personnes en toute impunité, notamment au droit à la liberté d’expression et de réunion, et au droit à la justice.
En mai 2021, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a proclamé l’état de siège dans deux provinces de l’est du pays touchées par des conflits, le Nord-Kivu et l’Ituri. Il a ordonné à l’armée et à la police de se substituer aux pouvoirs politiques et administratifs et a conféré aux juridictions militaires le pouvoir de juger des civils, officiellement pour lutter plus efficacement contre les groupes armés et renforcer la protection des populations civiles. À la mi-avril2022, en un peu moins de 12 mois, ce régime d’exception et temporaire prévu par la Constitution de la RDC avait été prorogé 22 fois, avec le risque qu’il s’installe de façon permanente. Pourtant, selon l’ONU, les attaques des groupes armés contre les populations civiles ont plus que doublé en 2021 par rapport à l’année précédente.
Dans le cadre de ce rapport, Amnesty International a réalisé 44 entretiens, qui ont été menés à distance par téléphone avec des victimes et leurs proches, des juges, des procureurs, des avocats,des personnes défendant les droits humains en RDC, des représentants de l’ONU, des journalistes et du personnel humanitaire au Nord-Kivu, en Ituri et à Kinshasa.D’autres informations sont issues de données de l’ONU et d’organisations de la société civile, ainsi que de l’analyse de la législation de la RDC et des normes internationales en la matière.
En dépit des pouvoirs étendus accordés à l’armée et à la police au titre de l’ordonnance décrétant l’état de siège, aucune amélioration de la protection des civils n’a été constatée. Cette mesure a également entraîné de nouvelles atteintes aux libertés fondamentales des personnes, au mépris total du droit international relatif aux droits humains et des normes connexes.
L’état de siège a conduit la RDC à enfreindre ses obligations en matière de droits humains en restreignant les droits à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique, ainsi que le droit à la justice. Or ces droits sont inscrits dans plusieurs instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits humains auxquels la RDC est partie, notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).
Le gouvernement n’a pas mis en place de mécanisme de contrôle efficace pour prévenir ou combattre l’utilisation abusive des pouvoirs extraordinaires conférés à l’arméeet à la police dans le cadre de l’état de siège, compte tenu notamment de leur bilan en matière de droits humains.
L’armée et la police ont fait usage de leurs pouvoirs sous couvert de l’état de siège pour réprimer toute personne qu’elles jugent critique, notamment des députés et des personnes défendant les droits humains. Elles continuent à réprimer des manifestations pacifiques et à emprisonner des militants. Les forces de sécurité ont tué au moins deux militants pacifiques et ont arrêté de façon arbitraire des dizaines de personnes, dont cinq députés, sur la base d’accusations fallacieuses.
La militarisation du système judiciaire a encore davantage mis en péril l’accès à la justice et le droit à un procès équitable. Il y a un manque de tribunaux et de personnel judiciaire. Les affaires en attente et le nombre croissant de personnes en détention provisoire ont entraîné une grave sur population dans les prisons et une détérioration des conditions de détention. En mars 2022, les pouvoirs donnés à la justice militaire de juger des civils ont été revus pour couvrir une dizaine d’infractions pénales. Mais cette révision n’est toujours pas conforme aux normes internationales et les pouvoirs accordés à la justice militaire sur les civils sont restés trop étendus.
Le Nord-Kivu et l’Ituri sont deux des cinq provinces qui composent l’est de la RDC2, une région touchée par les conflits armés depuis les années 1990. La région est riche en ressources naturelles, notamment en or,coltan,diamants,cassitérite,tourmaline et bois. Elle est également fertile, plus peuplée que de nombreuses autres régions du pays,et sujette à des conflits communautaires et fonciers. Le manquement de l’État à prévenir, à entraîné des conflits armés et des violences intercommunautaires qui durent depuis longtemps et qui sont à leur tour à l’origine de quelques unes des pires atteintes aux droits humains et crises humanitaires du monde. Des groupes armés opposés aux gouvernements des pays voisins (principalement le Rwanda,le Burundi et l’Ouganda) ont profité de la faiblesse de l’État de la RDC pour faire des provinces de l’est leur base arrière. Certains de ces États ont dans le même temps entretenu la violence dans l’est de la RDC ou y ont mené une guerre par procuration pour leur propre stabilité ou leurs intérêts économique.
SOURCES
1. BaromètresécuritaireduKivu,Lacartographiedesgroupesarmésdansl’EstduCongo,février2021
2. https://kivusecurity.nyc3.digitaloceanspaces.com/reports/39/2021%20KST%20rapport%20FR.pdf
3. International Crisis Group, L’Est du Congo :LarebellionperduedesADF-NALU,février2012, https://www.crisisgroup.org/fr/africa/central-africa/democratic-republic-congo/eastern-congo-adf-nalu-s-lost-rebellion 4.ArmsSurvey,“Down,butNotOut:TheFDLRintheDemocraticRepublicoftheCongo”,janvier2016,https://www.files.ethz.ch/isn/195917/SAS-Research-Note-56.pdf
Laudati, Ann,
5.Beyondminerals:broadening'economiesofviolence'ineasternDemocraticRepublicofCongo, in Review of African Political Economy, Vol. 40 No. 135 (mars 2013), p. 32-50,http://www.jstor.org/stable/42003303.Consulté le 11 avril 2022.
6.AmnestyInternational,RépubliquedémocratiqueduCongo.Ilesttempsquejusticesoitrendue,août2010
wikipedia
Daniel jules
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